Publié le 22/01/2024 à 17:45 , mis à jour le 23/01/2024 à 07:49 par Audrey Lecomte
https://www.ladepeche.fr/2024/01/22/info-la-depeche-le-groupe-sandaya-abandonne-le-projet-de-camping-au-lac-du-tolerme-dans-le-nord-du-lot-11712131.php
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L'essentiel : Lancé depuis plus de quatre ans, le projet de camping Sandaya envisagé au bord du lac du Tolerme tombe à l'eau. Le groupe d’hôtellerie de plein air vient d'annoncer au Grand Figeac sa décision d'abandonner cette implantation vivement décriée par des riverains et des militants écologistes. "Un gâchis" estime le président du groupe Sandaya.
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Après des années d'études, de réunions et même une consultation publique, le projet de camping Sandaya envisagé au bord du lac du Tolerme ne verra pas le jour. La décision a été prise il y a quelques jours par le groupe français d'hôtellerie de plein air qui gère des campings 4 ou 5 étoiles dans toute l'Europe. François Georges, président du groupe Sandaya, explique les raisons de ce choix difficile. "On a décidé la semaine dernière de ne pas donner suite au projet et de l'abandonner. Cela nous fait très mal au cœur, surtout pour les gens qui se sont battus pour que le projet sorte. Il y a quand même eu un référendum avec 70% de votes favorables et la quasi-totalité des collectivités nous suivaient les mairies et les communes concernées, y compris le Grand Figeac" regrette le dirigeant qui déplore "un gâchis".
Sans détour le dirigeant met en cause « les activistes vivement opposés au projet « , notamment l'association Tolerme Nature qui dénonçait l'impact du futur complexe touristique sur l'environnement, la ressource en eau et redoutait de nombreuses nuisances.
Sandaya avait revu et corrigé à la baisse son projet initial jugé « surdimensionné ». En vain. Les risques de recours ont clairement découragé le groupe touristique à poursuivre l'aventure dans le Lot. « On a préféré abandonner . C'était un projet qu'on nous avait demandé de regarder pour essayer de revitaliser un territoire et essayer de remonter une base de loisirs en quasi-déshérence. Le problème est qu'on est sur une législation écologique qui est encore très floue et peu de jurisprudence installé. C'est un processus qui va durer 7, 8 ans. Le temps de la justice n'est pas celui de l'entreprise. Malheureusement, c'est une minorité qui est agissante mais on voit bien que le projet va être attaqué. On ne peut travailler qu'à partir du moment où il y a un consensus qui s'installe autour du projet « regrette François Georges qui a informé le maire de Senaillac LaTronquière et le président du Grand Figeac.
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Le territoire des coups manqués
Un coup de massue pour les collectivités qui espéraient beaucoup de ce projet pour relancer le développement économique et touristique du nord-est du lot. Le président Vincent Labarthe ne cache pas sa profonde déception. « je suis évidemment très déçu de la tournure que prend le projet. Je respecte la décision du groupe privé et je la comprends d'une certaine façon. Ce qui me dérange, c'est le lobbying fait par une association. J'invite toutes les personnes qui ont signé la pétition à venir habiter sur cette partie du territoire. Ces pétitionnaires sont bien éloignés des problématiques locales, certains ne sont pas lotois, d'autres même pas français « s’insurge l’élu qui rappelle la démarche de concertation engagée.
« Ce qui me désespère , c'est que le territoire c'est le territoire des coups manqués. Il y a toujours des projets qui ont qui pour une raison ou pour une autre n'aboutissent pas. C'est pour cela que j'avais souhaité une consultation publique ». Dépité mais pas résigné, le président du Grand Figeac est déterminé à trouver des solutions "Je vais travailler à ce qu'on puisse réfléchir au portage d'un projet pour trouver une activité de ce type. C'est une nécessité sur ce territoire qui en a besoin, la jeunesse notamment qui avait beaucoup d'attentes sur ce projet autour du tourisme et de l'emploi."
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Opposé au projet, l'association Tolerme nature réagit :
« C'est un vrai soulagement ». Farouchement opposée au projet l'association Tolerme Nature réagit à l'annonce du groupe Sandaya. La nouvelle inattendue est accueillie avec beaucoup de satisfaction par les membres de l'association qui multiplient de plus plusieurs années les actions afin de faire entendre leur opposition au projet.
« C'est un vrai soulagement après 4 ans de mobilisation, de demande d'info, d'interpellation des élus, de démarches auprès de multiples interlocuteurs, l'information des usagers. Ce projet était inadapté en raison de sa dimension et parce qu'il aurait entraîné plus d'impacts négatifs que de retombées positives pour le secteur. Le lac du Tolerme convient parfaitement au 30 000 usagers qui le fréquentent, il pourrait être valorisé en l'intégrant dans un schéma incluant d'autres sites naturels. Le patrimoine local, des activités de plein air... Cette mise en valeur doit se faire dans le cadre d'un projet de territoire. »
Récemment, l'association était revenue à la charge malgré la nouvelle proposition du groupe Sandaya qui avait révisé le projet initial. Elle avait salué le périmètre réduit aux parcelles privées mais continuait à pointer du doigt les impacts sur l'environnement. « Ce nouveau projet reste surdimensionné : aux abords d'un lac de 38 hectares, un aménagement touristique de 17 hectares, 253 cottages avec une occupation moyenne de 4 personnes cela signifie plus de 1000 personnes pendant la saison touristique. Cela entrainera une sur fréquentation des lieux qui ne peut que pénaliser les usagers actuels » écrivait-elle en décembre.
Un dernier coup de semonce qui semble avoir fait définitivement renoncer le groupe touristique.
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Nous reviendrons ultérieurement commenter cet article dans lequel seule Tolerme Nature est mise en cause concernant cette décision.
Si une grande partie de nos remarques, et questions que ne se posaient même pas les responsables, ont été reprises et utilisées tout au long des 4 années de mobilisation, rien n'est évoqué là de la persistance d'emprise projet sur les parkings publics, aucun plan "final" n'a été communiqué ni aucune des précisions attendues données, comme aucune allusion à la flambée des coûts, dont ceux nécessaires à la réalisation d'un assainissement correct respectueux de l'aval, aucune projection financière pour le Territoire, aucune étude d'impact sur le social, l'environnement et l'eau.