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Tolerme Nature

Chroniques d'Edmond

>> Janvier 2023

Billet d'Edmond suite à la lecture d'un article du Monde .

Les pluies restent insuffisantes pour effacer les effets de la sécheresse de 2022 sur la ressource en eau

En attendant le gaspillage de l'eau pour les sanitaires-piscines et autres utilisations, toutes bien entendu soumises à restrictions en cas de sécheresse, mais sérieusement, très sérieusement, nos têtes pensantes élues, pensent-elles sérieusement (ter !) qu'un tel hébergement de luxe est une idée durable, et surtout pertinente, et même rentable ? Les touristes vont-ils accepter des mesures de restrictions, et si oui, la "promesse" de luxe dans sa variante "nature" (ce "concept" qui sera vendu, selon le patron de Sandaya) nature qui sera chère (oui, le luxe coûte) sera-t-elle donc accessible et permettra-t-elle la "jouissance" des heureux touristes dans le cadre artificiel de cet hébergement ?

Au vu des diverses inflations, les sommes qui seront engagées par le colonisateur Sandaya vont croître, sommes qui ont totalement retournés les cerveaux vacants des élus. Cerveaux vacants car absolument sans la moindre imagination, tellement ils sont restés bloqués dans les années de la "croissance" folle et démesurées, croissance tragique dont on mesure l'ampleur des dégâts, en terme de pollutions, de climats, de sécheresses, ... mesure qui semble encore totalement échapper à ces cerveaux vacants qui semblent encore préférer le "confort" du déni le plus absolu.

En attendant les tensions à venir, car elles vont venir, entre "hébergés de luxe" trempant dans les piscines, riverains soumis à restrictions de l'usage de l'eau, riverains parmi lesquels il y a entre autres des agriculteurs-éleveurs, ainsi que d'autres touristes bien plus frugaux... celles et ceux qui viennent en raison du calme du site, du fait que le site est encore préservé des "circuits" fréquentés par des hordes de touristes et abîmé par des équipements destructeurs de bio-diversité.

Si seulement les élus écoutaient un peu les scientifiques, les écologues, les usagers ... au lieu des tenants des vieux schémas destructeurs de la planète, à coups de "croissance" et de promesses fallacieuses d'emplois. Que n'a-t-on détruit, au nom de l'emploi, y compris dans ses versions précaires, voire de "bullshit jobs", cette uberisation généralisée des emplois comme seule promesse faite à notre jeunesse !

Doit-on lui en vouloir, pour d'obscures raisons, à notre jeunesse, non seulement en lui promettant des "bullshit jobs" ubérisés, mais aussi en lui laissant une planète dans un état de poubelle chimique invivable, soumise à des climats de plus en plus invivables.

Je comprends parfaitement les accusations de "boomers" de la part des jeunes, les jouissances sans entraves (de certains) pour une "croissance" illimitée ont exactement produit les catastrophe sanitaires, climatiques, écologiques, hydrologiques... bref, de tout, absolument tout ce qui est à la source de la Vie sur la planète.

Faire des paris précaires, sans la moindre imagination, à rebours des urgences actuelles (largement ignorées en fonction de postures de déni que certains qualifient de criminelles selon le fait qu'il est question de crimes climatiques, car au bout, il y a des morts), faire des paris sur des activités touristiques de plus en plus incertaines quand elles ne témoignent pas d'un égoïsme cynique dans la continuité de la "jouissance sans entraves" des touristes qui se fichent des dégâts qu'ils sèment partout,... voilà donc le projet des élus et de cet opérateur privé pas encore sorti de la grotte de Platon, enchaînés au fantasme de la "croissance", cet autre manière de nommer la destruction des conditions de vie sur la planète.

 

>> Juillet 2022

L’eau du Tolerme (un coup d'épée dans l'eau ?)

Tout petit précis d’eau, ressource de plus en plus rare ! Tout petit texte autour de l’eau et bien entendu du Tolerme et son lac en lien avec ce projet usant (dans tous les sens du terme) de camping de luxe.

Pardon, pas camping, mais hébergement de plein air !

Le mot camping est négativement connoté, ça fait Front Populaire, congés payés, petite toile de tente Trigano© et réchaud à gaz. C’est trop populo… les ouvriers à vélo, les pue-la-sueur !

Hébergement de plein air, ça fait beaucoup plus chic et classe, et ça fait briller d’envie les yeux des autochtones qui pensent que cela va les enrichir ! Voyez les milliers de SUV des hébergés de luxe...

C’est l’idée générale répandue chez les élus et responsables politiques, celle d’attirer du touriste, en masse.

Les territoires se tirent la bourre dans une compétition absurde afin de prendre leur part du gâteau touristique, comme l’a dit clairement un élu lors d’une réunion publique en faveur de ce projet. De mémoire, à Calviac le 3 mars* dernier !

Les différents arguments avancés par les opposants à ce projet n’ont jamais été entendus.

Inutile de les redire, la surdité des élus est un mal qui semble non-guérissable ! Pareil pour la démagogie...

Mais parmi ces arguments, il y avait celui du gaspillage de l’eau. J’ai eu le plaisir d’aborder ce point au moins à 2 réunions publiques, face à un déni total.

C’est frustrant, cela met en colère, mais c’est ainsi. Il paraît que c’est la démocratie, les projets qui gaspillent l’eau sont démocratiquement adoptés…

Non pas que je détiens une quelconque vérité, je ne m’appuie que sur les nombreux rapports du GIEC depuis de nombreuses années. Mais à l’évocation du GIEC, je voyais bien que cela n’évoquait strictement rien chez les élus ! Ce qui est déjà le signe d’une ignorance très problématique ! (Depuis, le GIEC est presque dans tous les médias, mais le déni est plus puissant !).

Les élus et autres porteurs de ce projet absurde ne voient que du profit alors que le sujet de l’eau est vital ! Mais les esprits subjugués par la verroterie de l’opérateur privé restent sourds aux arguments les plus basiques.

Le profit, qu’importe l’eau ! Satisfaire l’opérateur privé, attirer des touristes par milliers, et qu’importe l’urgence climatique, les sécheresses, les canicules ! Le profit, le fric ! Voilà les moteurs !

J’ai vu et entendu défiler des élus (vous vous reconnaîtrez) faire des discours dithyrambiques en faveur de ce gaspillage : les touristes ne se soucient pas de la ressource en eau, c’est une constante documentée depuis que le camping existe.

Là où dans les premiers camping cet usage était frugal, de nos jours, il est immense, démesuré, d’autant plus que les canicules qui deviennent l’ordinaire de nos étés vont en accélérer les usages et la quantité.

Se pose alors la question de la compréhension de cet usage grandissant par les élus. Se pose la question de la compréhension de ce gaspillage par les élus ! Se pose la question de la faveur des élus pour ce gaspillage.

Se posent donc beaucoup de questions, mes chers élus !

Que ne comprenez-vous pas, mes chers élus, au sujet du gaspillage de l’eau ?

Là où la situation catastrophique actuelle (oui, c’est maintenant !) en sécheresse et canicule impose des changements urgents de pratiques, d’usages et de modes de vies en terme de consommation d’eau, vous, mes chers élus, n’y comprenez rien, et dans votre absurde folie de vouloir votre part du gâteau touristique, vous nous menez dans le mur !

Bref, vous encouragez le gaspillage !Or, comme cela vous a été dit, je le sais, vu que j’y étais et je vous l’ai dit (comme d’autres), quand l’eau viendra à manquer sérieusement, et cela n’est pas absurde de le présager, vu que l’eau manque, qui devra se restreindre, vu q

ue vous n’envisagez absolument pas et jamais d’économiser la ressource en eau, vu que vous portez ce projet de gaspillage, comment allons-nous faire ?

Arrêter de boire ? Arrêter de se laver ? Arrêter de cuisiner ?

Pensez-vous un seul instant que les touristes vont se restreindre ? Pensez-vous un seul instant que les touristes qui doivent se restreindre vont venir sur le site de l’hébergement de luxe du Tolerme ?

Pensez-vous faire appliquer des mesures de restrictions, et alors qui donc allez-vous restreindre ?

Vous, mes chers élus, vos familles, nous tous et toutes, mais pas les touristes ?

Vous la voyez, la sécheresse qui est là, la canicule qui s’installe ?

Avec quelle eau allez-vous faire vos glaçons pour boire un apéro autour des piscines chauffées de cet hébergement de luxe de plein air ?

* oui, l’évocation des troubles et difficultés à venir, suite à la guerre de Poutine en Ukraine n’a fait ciller personne à la tribune des élus ! Réunion absolument lunaire...

MAJ 16 / 07 / 2022 : article en Une de Médiapart, Mégafeux : des incendies en France, une menace mondiale

[...]

« La restauration des écosystèmes est une solution importante pour atténuer les risques d’incendies et pour mieux reconstruire après », détaille l’ONU en conseillant par exemple de restaurer les zones humides, les tourbières, de réintroduire certaines espèces comme les castors, mais aussi de construire des bâtiments « à distance de la végétation et la préservation des espaces tampons ouverts ».

[...]

Nos élites politiques locales ont donc validé un projet d'hébergement de luxe en plein air qui englobe des zones humides et en borde d'autres !

MAJ 16 / 07 / 2022, un peu plus tard : Comprendre les cycles hydrologiques et cultiver l’eau

[...]

Sans eau, pas de vie. Sous ses différentes formes et états, l’eau est indispensable à l’émergence et au maintien de la vie et compose l’essentiel des êtres vivants.
Les résultats des recherches les plus récentes confirment un savoir ancien, mais trop souvent oublié : les relations entre l’eau, les plantes et la vie du sol sont non seulement étroites, mais consubstantielles.
Ils démontrent également la justesse d’un proverbe africain qui énonce : « La différence entre désert et jardin ce n’est pas l’eau, c’est l’Homme ».
Des Africains avaient donc compris que l’humain est capable du meilleur comme du pire et ils avaient formulé il y a déjà longtemps d’une manière brève et profonde ce que de doctes personnes nomment aujourd’hui l’anthropocène.
Des humains ont créé et continuent de générer la majorité des déserts par leur maladresse, leur ignorance et leur hubris. Mais, la bonne nouvelle est que, si une minorité dominante à pu faire d’une partie de la terre un enfer déserté par l’eau, les plantes et le sol, de nombreuses expériences montrent que tout un chacun peut contribuer à en faire un Éden en apprenant à cultiver l’eau.
L’eau, comme le sol et les plantes, se cultive.
Comprendre les interrelations de ce triptyque et en prendre soin, c’est prendre soin de la vie même.
La vie se cultive
la mort aussi.
À nous de choisir.

Jean-Luc Galabert

[...]

Oui, je comprends parfaitement que les "intérêts" supérieurs de l'opérateur privé dont le projet d'hébergement de luxe de plein air passe, pour les élus et responsables politiques, bien avant le respect des cycles de l'eau, mais bien avant ! Le fric d'abord, et tant pis pour la vie !

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>> Août 2021

Quelques rappels (rapport du GIEC du 9 août 2021, date anniversaire du bombardement atomique sur Nagasaki), quelques questions, suivies de quelques remarques...

- Mégafeux en Amérique du Nord, en Australie, en Sibérie, en Turquie et en Grèce.

Pluies diluviennes en Allemagne, en Belgique, en Chine ou en Inde. Avons-nous déjà oublié les pluies diluviennes dans les vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée, début octobre 2020 ?

En sommes-nous encore au stade où nous sommes fascinés par les images de ces catastrophes, sans jamais faire le lien avec nos activités industrielles, agricoles, de déplacements...  avec le productivisme ?

Chroniques d'Edmond

Famine à Madagascar – considérée comme la première de l’histoire moderne a être entièrement causée par le changement climatique. Depuis le début de l’été, les catastrophes liées au réchauffement planétaire se succèdent.

Un courant océanique majeur, baptisé « circulation méridienne de retournement atlantique » (Amoc), montre des signaux de déstabilisation « effrayants » aux dires de Niklas Boers, auteur de l’étude.

Chroniques d'Edmond

- Il est « sans équivoque » que les activités humaines ont réchauffé l’atmosphère, les terres et les océans depuis 1750, début de la révolution industrielle. Les puits de carbone (les océans et les arbres) arrivent à saturation, car nettement moins efficaces avec les hausses moyennes de températures. La montée des eaux est déjà irréversible, pour une durée centenaire, voire millénaire.

- « Nous sommes entrés dans le dur. Cet été n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend si nous n’agissons pas dès maintenant » », a alerté le climatologue Christophe Cassou (directeur de recherches au CNRS et co-auteur du rapport) le 9 août dernier, alors que le rapport du GIEC vient d’être publié, lançant une alerte rouge mondiale. Alerte rouge.

- « Chacune des quatre dernières décennies a été successivement plus chaude que toute décennie depuis 1850 », dit encore ce rapport du GIEC.

Chroniques d'Edmond

- « L’influence humaine explique entièrement le réchauffement planétaire observé pour la décennie 2010-2019. C’est avec certitude la décennie la plus chaude depuis deux mille ans et même probablement depuis cent mille ans…  Ce n’est même plus un consensus scientifique mais un fait établi, précise Christophe Cassou. Le changement climatique conduit à des événements climatiques extrêmes plus intenses et plus fréquents. Cela se traduit par exemple par des canicules plus longues et qui surviennent plus tôt ou plus tard que leur saisonnalité habituelle. »

- « Le changement climatique affecte déjà toutes les régions de la Terre et de multiples façons », a avancé Panmao Zhai, climatologue chinois et coprésident du groupe de travail I du Giec.

- « Le pourtour méditerranéen est une des régions mondiales les plus impactées par le réchauffement, c’est assez frappant dans le rapport, détaille Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue et coprésidente du groupe 1 du Giec depuis 2015. Aujourd’hui, les épisodes de sécheresse peuvent s’étendre jusqu’à quarante jours en moyenne, mais avec un réchauffement à 2 °C, on pourra atteindre soixante-dix jours. Les caractéristiques météorologiques qui renforcent les feux de forêt en Méditerranée seront aussi accentuées, c’est très net. »

- « Le méthane est le deuxième contributeur en termes d’émissions de gaz à effet de serre mais il a une courte durée de vie. Si on réussit à diminuer drastiquement nos rejets de méthane, on peut vraiment agir sur le réchauffement climatique. C’est un composé ‘’gagnant-gagnant’’ car il permet aussi de diminuer la pollution à l’ozone », avance Sophie Szopa, autrice du rapport et spécialiste de la modélisation des cycles biogéochimiques.

- Que font les décideurs pour « préparer » les territoires (faune, flore...) ET les habitants, afin de faire face aux différents scénarios des dégâts climatiques à venir : canicules, sécheresses, incendies, pluie diluviennes, pour en amoindrir les conséquences et les impacts ? Rien !

- Que font les décideurs pour fortement inciter tous les acteurs (particuliers, professionnels, institutions, …) à diminuer leur empreinte carbone, maintenant, d’une manière urgente, car le rapport du GIEC parle d’alerte rouge ? Le changement climatique n’est pas une « opinion », dont on pourrait discuter jusqu’à l’aube et tous les soirs. C’est déjà le quotidien violent, parfois meurtrier, de nombre d’habitants de la planète. Les migrations climatiques sont les premières en nombre de migrants. Et comme dans un retournement cruel, ce sont eux, les moins « émetteurs » de GAS, et de très loin, qui subissent nos émissions et doivent fuir les conséquences de nos modes de vie, en parfait cupides.

Chroniques d'Edmond

Le projet de camping de luxe pour tourisme de masse est décalé face aux décisions urgentes à prendre. C’est un projet d’un autre temps, celui de l’irresponsabilité climatique, de l’insouciance consumériste, celui des dégâts les plus grands, celui de toutes les pollutions… On est en mesure d’attendre des propositions, des décisions à la hauteur des enjeux, ensemble,  dans des exercices de démocratie directe, c’est de nos sorts communs dont il est question…. Et de ceux de nos descendants, auxquels on laisse une poubelle chauffée à blanc en guise de planète.

C’est d’une campagne massive de désintoxication au productivisme dont nous avons besoin, un besoin vital.

Là où nous devrions discuter des réponses urgentes à apporter, face aux dégâts climatiques, nous allons encore perdre du temps très précieux à discuter de la pertinence d’un projet absolument inutile et toxique, selon le bon vouloir de décideurs dépassés qui y sont favorables, comme s’ils étaient définitivement installés dans une boucle temporelle des années 1980. Nous n’avons plus le luxe d’attendre.

Nous ne voulons pas « d’urbain » (même sous la forme de camping) dans nos campagnes, nous bétonnons l’équivalent de 5 stades de foot toutes les heures. Les campagnes sont les territoires parmi les plus résilients, face à tous les dégâts climatiques, encore faut-il prendre conscience de la richesse extraordinaire des campagnes . Quel est la « valeur » d’un près, d’un champ, de haies, d’arbres ? Un arbre, c’est environ 200 espèces (insectes, faunes, flores) qui cohabitent, qui y viennent, qui échangent, qui assurent des rôles écologiques vitaux qu’aucun camping, même de « luxe » n’arrivera jamais à effectuer !

« Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors on saura que l'argent ne se mange pas. » Géronimo

Chroniques d'Edmond
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