Le mot camping est négativement connoté, ça fait Front Populaire, congés payés, petite toile de tente Trigano© et réchaud à gaz. C’est trop populo… les ouvriers à vélo, les pue-la-sueur !
Hébergement de plein air, ça fait beaucoup plus chic et classe, et ça fait briller d’envie les yeux des autochtones qui pensent que cela va les enrichir ! Voyez les milliers de SUV des hébergés de luxe...
C’est l’idée générale répandue chez les élus et responsables politiques, celle d’attirer du touriste, en masse.
Les territoires se tirent la bourre dans une compétition absurde afin de prendre leur part du gâteau touristique, comme l’a dit clairement un élu lors d’une réunion publique en faveur de ce projet. De mémoire, à Calviac le 3 mars* dernier !
Les différents arguments avancés par les opposants à ce projet n’ont jamais été entendus.
Inutile de les redire, la surdité des élus est un mal qui semble non-guérissable ! Pareil pour la démagogie...
Mais parmi ces arguments, il y avait celui du gaspillage de l’eau. J’ai eu le plaisir d’aborder ce point au moins à 2 réunions publiques, face à un déni total.
C’est frustrant, cela met en colère, mais c’est ainsi. Il paraît que c’est la démocratie, les projets qui gaspillent l’eau sont démocratiquement adoptés…
Non pas que je détiens une quelconque vérité, je ne m’appuie que sur les nombreux rapports du GIEC depuis de nombreuses années. Mais à l’évocation du GIEC, je voyais bien que cela n’évoquait strictement rien chez les élus ! Ce qui est déjà le signe d’une ignorance très problématique ! (Depuis, le GIEC est presque dans tous les médias, mais le déni est plus puissant !).
Les élus et autres porteurs de ce projet absurde ne voient que du profit alors que le sujet de l’eau est vital ! Mais les esprits subjugués par la verroterie de l’opérateur privé restent sourds aux arguments les plus basiques.
Le profit, qu’importe l’eau ! Satisfaire l’opérateur privé, attirer des touristes par milliers, et qu’importe l’urgence climatique, les sécheresses, les canicules ! Le profit, le fric ! Voilà les moteurs !
J’ai vu et entendu défiler des élus (vous vous reconnaîtrez) faire des discours dithyrambiques en faveur de ce gaspillage : les touristes ne se soucient pas de la ressource en eau, c’est une constante documentée depuis que le camping existe.
Là où dans les premiers camping cet usage était frugal, de nos jours, il est immense, démesuré, d’autant plus que les canicules qui deviennent l’ordinaire de nos étés vont en accélérer les usages et la quantité.
Se pose alors la question de la compréhension de cet usage grandissant par les élus. Se pose la question de la compréhension de ce gaspillage par les élus ! Se pose la question de la faveur des élus pour ce gaspillage.
Se posent donc beaucoup de questions, mes chers élus !
Que ne comprenez-vous pas, mes chers élus, au sujet du gaspillage de l’eau ?
Là où la situation catastrophique actuelle (oui, c’est maintenant !) en sécheresse et canicule impose des changements urgents de pratiques, d’usages et de modes de vies en terme de consommation d’eau, vous, mes chers élus, n’y comprenez rien, et dans votre absurde folie de vouloir votre part du gâteau touristique, vous nous menez dans le mur !
Bref, vous encouragez le gaspillage !Or, comme cela vous a été dit, je le sais, vu que j’y étais et je vous l’ai dit (comme d’autres), quand l’eau viendra à manquer sérieusement, et cela n’est pas absurde de le présager, vu que l’eau manque, qui devra se restreindre, vu q
ue vous n’envisagez absolument pas et jamais d’économiser la ressource en eau, vu que vous portez ce projet de gaspillage, comment allons-nous faire ?
Arrêter de boire ? Arrêter de se laver ? Arrêter de cuisiner ?
Pensez-vous un seul instant que les touristes vont se restreindre ? Pensez-vous un seul instant que les touristes qui doivent se restreindre vont venir sur le site de l’hébergement de luxe du Tolerme ?
Pensez-vous faire appliquer des mesures de restrictions, et alors qui donc allez-vous restreindre ?
Vous, mes chers élus, vos familles, nous tous et toutes, mais pas les touristes ?
Vous la voyez, la sécheresse qui est là, la canicule qui s’installe ?
Avec quelle eau allez-vous faire vos glaçons pour boire un apéro autour des piscines chauffées de cet hébergement de luxe de plein air ?
* oui, l’évocation des troubles et difficultés à venir, suite à la guerre de Poutine en Ukraine n’a fait ciller personne à la tribune des élus ! Réunion absolument lunaire...
MAJ 16 / 07 / 2022 : article en Une de Médiapart, Mégafeux : des incendies en France, une menace mondiale
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« La restauration des écosystèmes est une solution importante pour atténuer les risques d’incendies et pour mieux reconstruire après », détaille l’ONU en conseillant par exemple de restaurer les zones humides, les tourbières, de réintroduire certaines espèces comme les castors, mais aussi de construire des bâtiments « à distance de la végétation et la préservation des espaces tampons ouverts ».
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Nos élites politiques locales ont donc validé un projet d'hébergement de luxe en plein air qui englobe des zones humides et en borde d'autres !
MAJ 16 / 07 / 2022, un peu plus tard : Comprendre les cycles hydrologiques et cultiver l’eau
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Sans eau, pas de vie. Sous ses différentes formes et états, l’eau est indispensable à l’émergence et au maintien de la vie et compose l’essentiel des êtres vivants.
Les résultats des recherches les plus récentes confirment un savoir ancien, mais trop souvent oublié : les relations entre l’eau, les plantes et la vie du sol sont non seulement étroites, mais consubstantielles.
Ils démontrent également la justesse d’un proverbe africain qui énonce : « La différence entre désert et jardin ce n’est pas l’eau, c’est l’Homme ».
Des Africains avaient donc compris que l’humain est capable du meilleur comme du pire et ils avaient formulé il y a déjà longtemps d’une manière brève et profonde ce que de doctes personnes nomment aujourd’hui l’anthropocène.
Des humains ont créé et continuent de générer la majorité des déserts par leur maladresse, leur ignorance et leur hubris. Mais, la bonne nouvelle est que, si une minorité dominante à pu faire d’une partie de la terre un enfer déserté par l’eau, les plantes et le sol, de nombreuses expériences montrent que tout un chacun peut contribuer à en faire un Éden en apprenant à cultiver l’eau.
L’eau, comme le sol et les plantes, se cultive.
Comprendre les interrelations de ce triptyque et en prendre soin, c’est prendre soin de la vie même.
La vie se cultive
la mort aussi.
À nous de choisir.
Jean-Luc Galabert
[...]
Oui, je comprends parfaitement que les "intérêts" supérieurs de l'opérateur privé dont le projet d'hébergement de luxe de plein air passe, pour les élus et responsables politiques, bien avant le respect des cycles de l'eau, mais bien avant ! Le fric d'abord, et tant pis pour la vie !
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