Stratégie Écophyto 2030

 Article mis à jour 15/5/24 (*)

Le 6 mai 2024, le Gouvernement a dévoilé la stratégie Écophyto 2030 "fruit d’un vaste travail de concertation".

Agriculture.gouv.fr/strategie-ecophyto-2030

Cette stratégie acte un changement de méthode. Elle fixe des objectifs de réduction des risques et des usages de produits phytopharmaceutiques cohérents avec nos engagements européens et internationaux en matière de lutte contre le changement climatique et de préservation de la biodiversité, tout en donnant à tous les agriculteurs les moyens de cette transition, par le développement de méthodes alternatives et le renforcement de leur accompagnement dans le changement de pratiques.

La stratégie Écophyto 2030 traduit la triple ambition de la France en matière agricole :

• Préserver la santé publique et celle de l’environnement dans une logique « Une seule santé » ;
• Soutenir les performances économique et environnementale des exploitations ;
• Maintenir un haut niveau de protection des cultures par une adaptation des techniques utilisées.

La France poursuit son objectif d’une réduction de 50% de l’utilisation et des risques globaux des produits phytosanitaires, tout en se plaçant dans le respect d’un principe :  

« pas d’interdiction sans solution ».

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La nouvelle stratégie divise organisations professionnelles et associations.

Cf La France agricole, pour l’AGPB ( Association générale des producteurs de blé ) " les nouvelles orientations de cette stratégie comportent des premières mesures concrètes pour les céréaliers français » ainsi que « Des avancées louables », mais la compétitivité des céréaliers resterait la grande absente du plan.

« Les pouvoirs publics intègrent donc pour la première fois dans le plan, la logique « pas d’interdiction sans solution ».... avec une mesure de bon sens : ne pas concentrer les indicateurs sur les volumes des produits mais sur leur nocivité ».

Fédèration d'entreprises de solutions de protection agricole, Phyteis appelle à ne pas se tromper de débat : « Il ne s’agit pas de parvenir à une agriculture sans phytopharmacie – ce qui ne serait pas sans conséquences sur les plans agricoles, alimentaires, sanitaires et techniques – mais à une agriculture plus durable. » L’approche promue par Phyteis repose sur la combinaison : agronomie digitale, bioprotection, biotechnologies et phytopharmacie, « utilisée de façon ciblée lorsqu’aucune alternative efficace n’est disponible ».

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« Régression de 15 ans »

Pour Générations Futures, le gouvernement assène un nouveau slogan « pas d’interdiction sans solution » qui cache « une volonté de maintenir à tout prix des produits dangereux sur le marché encore quelques années de plus grâce notamment à des dérogations, sous la pression d’organisations de producteurs. »

L’objectif de protection de la santé humaine et animale ainsi que de l’environnement « devrait primer » l’objectif d’amélioration de la production végétale ».

Rappel : l’État fut condamné pour effondrement de la biodiversité (29/06/2023)

Pour les associations de Justice pour le vivant (Pollinis, Notre affaire à tous, Aspas et Biodiversité sous nos pieds). .« Le plan Ecophyto 2030 ne limitera pas suffisamment l’impact des pesticides sur la biodiversité »

Pour Marie Pochon, députée Écologiste de la Drôme, plutôt que de vraiment réduire les pesticides, et faute d’atteindre les objectifs Ecophyto, le gouvernement préfère changer d’indicateur et faire baisser les chiffres artificiellement.

"Cette décision va à rebours de tout ce qu’il nous faut faire ».

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Seraient également annoncés des dispositifs contraignants sur les

Zones sensibles et Qualité de l'eau

Ecophyto 2030 met l’accent sur les zones sensibles dont les zones de captage, notamment celles jugées prioritaires parce que les indicateurs s’approchent des seuils sanitaires, au-delà desquels l’eau ne serait plus de la qualité attendue.

Le texte prévoit des « actions plus fortes pour accompagner les agriculteurs financièrement, afin de « renverser la balance pour aller vers une amélioration de la qualité de l’eau », indique le ministère de la Transition Écologique.

« Un arrêté est prévu d’ici la fin de l’année" ,...qui définira la notion de captage sensible et prioritaire, sur lesquels sera mis en œuvre un dispositif contraignant .« Ces contraintes sont accompagnées financièrement ».

« La prévention coûte moins cher que la réparation : avant d’atteindre le seuil de non-retour, il s’agit de mettre en œuvre les moyens pour revenir sur une qualité de l’eau qui s’améliore, et éviter la solution extrême qui consiste à fermer le captage. »

Page 50 du rapport : 3.3.2 Dans les territoires à enjeux pour la biodiversité

L’expertise scientifique collective INRAE-IFREMER « Impacts des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité et les services écosystémiques » publiée en 2022 confirme que l’ensemble des milieux terrestres, aquatiques et marins sont contaminés par les produits phytopharmaceutiques, ces derniers ayant des impacts directs et indirects sur les écosystèmes et les organismes qui les composent.

S’appuyant sur la directive Oiseaux n° 2009/147/CE et la directive Habitats, Faune, Flore n° 92/43/CEE, le réseau européen Natura 2000 est un outil fondamental de la politique européenne de préservation de la biodiversité.

https://www.natura2000.fr/

Avec plus de 1 756 sites sur le territoire français, couvrant près de 13 % de ses terres métropolitaines et 11 % de sa zone économique exclusive métropolitaine, ce réseau vise une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité dans les activités humaines. ../...

(*) Mise à jour du 15/5/2024 > Le Monde, chronique de Stéphane Foucart

 Le Nouveau plan Ecophyto constitue une authentique fraude démocratique »

Avec le plan Ecophyto 2030, annoncé par le gouvernement le 6 mai, s’envole l’ambition d’une réduction des usages des pesticides. En cause : le nouvel indicateur, frauduleux, observe, dans sa chronique, Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».

Publié le 12 mai 2024 (abonnés)

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/12/le-nouveau-plan-ecophyto-constitue-une-authentique-fraude-democratique_6232692_3232.html

Extrait : Lundi 6 mai, la publication du nouveau plan (Ecophyto 2030) a confirmé l’abandon de toute ambition de réduction des usages de pesticides, à la fois problème de santé publique et principale cause d’effondrement de la biodiversité sous nos latitudes. Et ce, indépendamment des efforts des agriculteurs.

(Il est ..) fermement défendu l’idée que le cap d’une « réduction de 50 % des pesticides », à l’horizon 2030, était maintenu,

au point d’accuser ceux qui en doutent de propager

des « fausses informations ».

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