25 Février 2023
Le Salon de l’Agriculture vient d’ouvrir ses portes à Paris, inauguré par E.Macron en compagnie de la présidente de la FNSEA Christiane Lambert.
A cette occasion Mediapart publie un article d'Amélie Poinssot consacré aux nouveaux défis de l’agriculture, article dont nous reprenons quelques extraits.
Face aux urgences liées au réchauffement climatique et à la biodiversité, la ligne du gouvernement reste floue alors que les années qui viennent avaient été placées sous signe de l’écologie : « Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas », avait promis le chef de l’État.
Plus que jamais, le secteur agricole est sommé de faire évoluer ses pratiques.
La sécheresse record qui s’abat sur l’Hexagone depuis un an, et qui s’est exacerbée pendant cet hiver sans pluie, empêchant les eaux souterraines de retrouver leur niveau normal, met à mal le modèle d’irrigation jusqu’ici encouragé par le ministère de l’agriculture.
Les mégabassines, conçues pour puiser dans les nappes phréatiques en plein hiver, resteraient ainsi la solution portée par le ministre, Marc Fesneau, pour arroser les régions ouest et sud-ouest de la France dans les années à venir > ce n'est pas une solution raisonnable !
L’Élysée promet toutefois « un cap clair, à la fois autour des économies d’eau qu’on doit collectivement faire, mais aussi de cette reconnaissance absolue que l’agriculture a besoin d’eau pour produire l’alimentation des Français » (*).
Il y aura une réflexion, nous dit-on, sur la manière de mieux irriguer, d’utiliser moins d’eau et de cultiver des variétés plus résistantes à la sécheresse. Développer le recyclage des eaux usées pour moins prélever dans la nature (**) est actuellement la piste privilégiée ; un décret est attendu pour la fin mars.
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(*) Dans notre secteur Lot / Cantal, un des châteaux d'eau du Sud Ouest, des agriculteurs ont préféré, l'été dernier, vendre leurs récoltes de maïs "irrigué" pour la méthanisation qui, bien subventionnée, se développe rapidement et devient un débouché comme un autre .
(**) Cela ne peut malheureusement, si ces prélèvements restent sans encadrement ni contrôle à l'avenir, qu'aggraver les conflits d'usage de l'eau.