10 Août 2022
Plein de belles animations côté Presqu'île du Tolerme depuis le début de l'été. Cette semaine, du cinéma sous l'arche avec 2 projections prévues :
> Ce mercredi soir 10 aout une soirée organisée par l'association La Solidaire, avec, à partir de 18h30 marché gourmand et vers 21h30 projection du merveilleux film Le chêne (entrée adulte 6€)
> dimanche 14 août un film sur l’histoire du lac du Tolerme sera projeté à l'initiative du Comité d'Animation, cf :
https://actu.fr/occitanie/gorses_46125/lot-un-film-sur-l-histoire-du-lac-du-tolerme_52100831.html
Nous y lisons cette curieuse précision >> Arrivé bien après, le projet « Sandaya » n’est bien sûr pas abordé .
Beaucoup d'estivants de passage ou résidents secondaires, grands usagers du lac surtout en ces temps de canicule (une 4eme vague débute ce mercredi 10 aout) ne sont cependant toujours pas avertis de ce projet et l'information aux usagers toujours aussi inexistante...
... mais Il est effectivement peut-être préférable de ne pas aborder, avec la sècheresse "historique" qui sévit, les restrictions en cours et un niveau d'eau spectaculairement bas, un projet qui en devient d'autant plus irresponsable.
Comment plus de 1000 personnes supplémentaires par jour l'été, avec des besoins hydriques importants et un espace aquatique à entretenir, pourraient-elles séjourner là sans conséquences lourdes pour l'environnement local et aquatique.. ? se demandent beaucoup . Nous nous devrons d'y revenir.
Le lac et son barrage ont donc été construits par EDF, livrés en 1990 pour le bonheur des premiers usagers.
SI l'historique ne souhaite pas évoquer le futur ... peut-être abordera-t-il plus facilement le passé, les exploitations minières, fin des années 1950, et recherches complémentaires d'Uranium dans les années 1980, réalisées en amont proche du Lac.... avec leur cortège de contaminations et des "stériles" laissés sur place sans contrôle ni surveillance.
Ce sujet, comme celui des anciennes mines abandonnées (*), doit-il également être tu au public ?
Encore des "mensonges" oseront peut être s'exclamer certains ?
(*) lire l'article de Reporterre : https://reporterre.net/Exclusif-la-liste-des-sites-miniers-empoisonnes-que-l-Etat-dissimule
Mise à jour du 24/8/2022 avec art de La Dépêche
https://www.ladepeche.fr/article/2000/02/03/100084-latronquiere-sur-la-liste.html
Quinze massifs granitiques ont été identifiés pour l'implantation d'un laboratoire souterrain de recherches pour déchets radioactifs. Parmi ces quinze sites, le massif du Glénat, dans le Cantal, dont l'emprise s'étend sur une grande partie du canton de Latronquière.
Le courrier est tombé en toute fin de semaine dernière sur le bureau des maires. Daté du 27 janvier et signé de Pierre Boisson, ingénieur général des mines, Philippe Huet, ingénieur général du génie rural, des eaux et des forêts, et Jean Mingasson, préfet de région honoraire et ancien conseiller d'Etat, tous trois chargés par le gouvernement d'une «mission collégiale de concertation granite». Une mission dont les conclusions doivent à terme permettre le choix du ou des massifs granitiques, «dans lesquels des études, relatives à la gestion à long terme des déchets radioactifs, seront menées».
Quinze massifs granitiques qui pourraient se prêter à ces études de terrain préliminaires ont été identifiés par les géologues, pour l'implantation d'un laboratoire souterrain. Et parmi ces massifs, figure celui du Glénat, dans le Cantal, dont l'emprise s'étend dans le Lot, sur une grande partie du canton de Latronquière (1).
Effet de totale surprise pour les maires des communes de ce canton de Latronquière, recensées dans le périmètre du massif du Glénat. «On est très mal informé» souligne Claude Galtié, le maire de Latronquière.
«Il est indispensable d'avoir des informations plus précises.
Sur la délimitation de la zone.
Sur la nature exacte de l'étude.
On nous parle d'un laboratoire souterrain de recherche pour déchets radioactifs, mais rien ne nous dit que plus tard, il n'y aura pas de stockage» s'inquiète d'ores et déjà l'élu. Claude Galtié entrevoit aussi dés maintenant la crainte de la population. Surtout que celle- ci a, par le passé, manifesté avec beaucoup de détermination son opposition à des recherches d'uranium (lire par ailleurs).
La présence d'uranium sur les cantons de Latronquière et de Sousceyrac est connue. Aussi l'identification du massif du Glénat ne surprend finalement qu'à moitié Claude Galtié.
C'est la loi du 30 décembre 1991, dite loi Bataille, concernant la gestion à long terme des déchets radioactifs, qui prévoit la construction de deux laboratoires d'études, un en sol argileux, l'autre en sol granitique.
Pour le sol argileux, le gouvernement a déjà autorisé, en 1998, la création d'un laboratoire à Bure, dans le département de la Meuse.
Pour le sol granitique, la mission collégiale de concertation est chargée de recueillir, «questions, avis et propositions» qui lui permettront de faire un choix. La mission doit rendre son rapport au gouvernement avant la fin juin. Etudes et enquêtes seront alors lancées, pour une décision du Parlement en 2006.
Dans sa démarche, cette mission entend s'appuyer sur les élus. «Elle prendra contact avec les parlementaires et le président du Conseil général, puis avec les conseillers généraux et les maires des cantons et des communes concernés en vue d'examiner avec les uns et les autres les conditions dans lesquelles la concertation pourrait être conduite avec eux et avec la population» écrit-elle dans sa lettre adressée aux maires. Des élus, et la population, qui aimeraient bien déjà en savoir plus.
(1)Parmi les quinze massifs retenus, figure aussi un site dans l'Aveyron, sur la commune de Sanvensa près de Villefranche de Rouergue.
Guy Labro
On a déjà extrait de l'uranium à Latronquière. C'était entre 1955 et 1960, une extraction artisanale près des hameaux de Goutteronde et du Cayla, sur la route de Sousceyrac. Il semble que l'absence de rentabilité de ces sites ait mis une fin prématurée à cette exploitation sur laquelle travaillaient quinze à vingt personnes.
Des jeunes dans la force de l'âge. «Aujourd'hui, il ne reste que très peu d'anciens de cette mine. Parce que beaucoup sont décédés» dénonce Pierre Gouzou. Pour lui, il n'y a pas de doute : «Ces gens sont morts prématurément, victimes de la radioactivité». Pierre Gouzou cite aussi des problèmes médicaux constatés alors dans la population.
«Dans une famille, qui habitait au hameau de Vespie, deux enfants ont dû se faire enlever la rate. Un puits a été pollué. Les fermiers n'avaient même pas le droit de donner l'eau à leurs vaches». Des souvenirs encore bien présents chez certains habitants de la région.
A peine arrivé dans le Lot, Pierre Guinot-Deléry doit faire face à un premier dossier épineux. P.-G.-D. aurait préféré que ce dossier suive son cours normal, c'est-à-dire qu'il soit connu par le grand public après une conférence de presse qui devait se tenir à Paris. Mais quelques fuites, pas radioactives celles-là, en ont décidé autrement.
«C'est vrai, par rapport au planning initial, l'information a été diffusée 15-jours plus tôt que prévue. Mais cela ne changera rien sur l'intention de transparence qui anime les membres de la mission de concertation Granit.
15-sites, effectivement sont recensés en France, le secteur de Latronquière fait partie d'un site dont la plus grande partie est dans le Cantal. Il a été pressenti par cette mission de concertation composée d'un ancien préfet, d'un ingénieur des Mines et d'un ingénieur des Eaux et Forêts. Cette mission doit rencontrer d'ici le mois de mai les élus locaux et les différents interlocuteurs. Elle doit vérifier la possibilité d'installer un laboratoire souterrain. Un premier rapport sera alors rendu l'été-2000 afin de réduire le nombre à 4-ou 5-sites. Il s'agit bien de créer un labo sans stockage, où seront étudiées les capacités géologiques et physiques des sites afin de déterminer dans quelles conditions le stockage peut s'effectuer à l'horizon 2020-2030».
En 2006, le Parlement devra se déterminer sur la méthode retenue : — Soit transmutation (c'està-dire, grosso modo, rendre inactif un déchet nucléaire) ; — Soit entrepôt en surface ; — Soit entrepôt en profondeur, J.-L. B.
Il y a vingt ans, Elf Aquitaine avait lancé des recherches d'uranium sur les cantons de Sousceyrac et Latronquière. Une forte opposition s'était levée de cette terre du haut Ségala.
Pierre Gouzou est prêt à réactiver l'association qu'il présidait.
«S'il le faut, nous serons de nouveau en lutte. La population réagira encore plus brutalement». Le ton de Pierre Gouzou est ferme. La détermination d'un enfant du pays dont l'amour pour sa terre est immense. Il l'exprime avec son franc parler de paysan.
Agriculteur et exploitant forestier dans ce pays du haut Ségala, pris hier sous une chape de brume, Pierre Gouzou exhibe les souvenirs. Vieux de vingt ans. De la fin des années «70» où la société Elf Aquitaine avait voulu faire des recherches dans le sous sol de différents sites sur les cantons de Latronquière et de Sousceyrac pour une exploitation de l'uranium. Un projet qui avait suscité localement une vive opposition et la création de l'association Vivre- Travailler-Exister En Ségala (VITES)
«Cette association existe toujours. Elle n'a pas été dissoute» note Pierre Gouzou, qui en était le président. Une remarque, mais aussi un avertissement. Sous entendu : elle peut être très vite réactivée.
Pierre Gouzou et son épouse Georgette, dans leur ferme de Lavergne de Sousceyrac, se souviennent. «L'association avait engagé de nombreuses actions d'information de la population avec des rassemblements dans la plupart des communes concernées. Elle avait organisé des conférences sur le danger du nucléaire, avec la participation de scientifiques. Un film avait été tourné, et une pétition avait recueilli plus de trois mille signatures sur les deux cantons de Sousceyrac et de Latronquière. Nous étions soutenus par la plupart des maires. C'est 95 % de la population qui était contre ces recherches».
Des recherches ralenties après le 10 mai 1981 et abandonnées quelque temps après.
«Il a mieux valu car cela aurait mal tourné» insiste Pierre Gouzou.
La menace ressurgit à nouveau. Et Pierre et Georgette Gouzou sont prêts à repartir en lutte. Pas tous seuls. «La population réagira encore plus brutalement qu'alors» répète le couple de terriens, persuadé que les habitants de ce coin du Lot ne voudront pas du moindre laboratoire. «Nous sommes tous très concernés. La radioactivité, c'est quelque chose de très dangereux. Sait-on que 90 % des cancers sont dûs à la radioactivité ?» dénonce Georgette Gouzou.
Les agriculteurs et forestiers de Lavergne et Sousceyrac sont prêts à réactiver «Vites». Hier, l'annonce d'une prochaine réunion à Glénat, commune du Cantal voisin, placée au coeur du massif granitique mis en avant par la mission des trois experts, commençait à circuler.
Pierre Gouzou a déjà été invité.