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Tolerme Nature

Canicule précoce

 La précocité et l’intensité de la canicule qui vient de s'achever démontrent à quel point l’heure n’est plus à la transition écologique mais à une écologie de rupture, sans transition.

« Un avant-goût de notre futur climatique. » C’est par ces mots que le climatologue Christophe Cassou a qualifié la vague de chaleur exceptionnelle qui s’est abattue en Juin sur la France.

https://www.mediapart.fr/journal/france/160622/une-canicule-eminemment-politique?utm_source=ecologie-20220622-165811&utm_medium=&utm_campaign=&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[ECOLOGIE]-ecologie-20220622-165811&M_BT=52598184

MDP 16 Juin 2022 : Exceptionnelle par sa précocité, puisque cet épisode s’avère le plus avancé jamais enregistré par Météo France. Le printemps n’est pas encore achevé que le mercure prévoit déjà de s’emballer ce week-end, avec des pics à 42 °C dans certaines régions.

Dans le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), les scientifiques ont notifié que l’influence des activités industrielles sur l’occurrence des vagues de chaleur n’était plus un consensus scientifique mais un « fait établi ».

Et, selon Météo France, la fréquence des canicules pourrait doubler d’ici à 2050. L’Hexagone a connu autant d’épisodes exceptionnels de chaleur entre 2005 à 2020 (en 15 ans) qu’entre 1960 et 2005 (en 45 ans).

https://www.meteo-paris.com/actualites/violents-orages-et-grele-pour-mettre-fin-a-la-canicule-le-19-juin-2022

 

Canicule précoce

A  l’instar des sempiternelles images d’enfants jouant dans l’eau pour illustrer dans les médias ces funestes épisodes climatiques, la canicule revient avec ses poncifs sémantiques.

Ainsi, un slogan depuis peu répandu assure que l’humanité dispose de trois années pour contrer les dérèglements climatiques. Mais, au contraire, nous avons au moins 30 ans de retard face à l’urgence climatique (*).

Cette fausse idée provient d’une interprétation hâtive, en avril dernier, du dernier rapport du Giec de la part de l’AFP, titrant et véhiculant l’idée « qu’il nous reste trois ans ».

Pour rester sous un réchauffement global de + 1,5 °C, les émissions de gaz à effet de serre doivent atteindre un pic au plus tard d’ici à 2025 – dans trois ans, donc. Puis elles doivent diminuer de moitié d’ici à 2030. Ce qui signifie qu’il faut une action immédiate. Et non pas que nous pouvons encore attendre 2025 pour réagir avant la catastrophe.

Pour une écologie sans transition

En corollaire de ce retard en matière d’action climatique, nous n’avons désormais plus le temps d’effectuer une « transition » écologique et énergétique. Les rejets de CO2 continuent inexorablement d’augmenter et les grands groupes énergétiques mondiaux prévoient en moyenne d’accroître de 20 % leur production de pétrole, de gaz ou de charbon d’ici à la fin de la décennie.

Des prévisions de croissance mortifères, à contre-courant des scientifiques qui martèlent que pour limiter le chaos sur Terre lié aux dérèglements climatiques, il faudrait laisser dans nos sous-sols 80 % des réserves de charbon, la moitié de celles de gaz et un tiers de celles de pétrole.

L’heure est à l’écologie sans transition. À une écologie de la fermeture.

Comment fermer et faire le deuil social d’une centrale à charbon ou d’une station de ski qui ne bénéficie plus d’assez de neige pour maintenir ses pistes ? Comment se réapproprier les dépôts de fuel ? Que faire des pipelines, des centrales nucléaires, de milliers d’hectares de terres rendues infertiles après des années d’agroproductivisme très dépendant des énergies fossiles ?

Nous avons dès aujourd’hui, pour nourrir nos imaginaires d’émancipation, une « écologie du démantèlement » à inventer.

À l’ombre de la canicule, des injustices criantes

L’actuelle vague de chaleur charrie également son lot d’injustices, tapies dans l’ombre médiatique.

Des injustices sociales tout d’abord. Lors de la canicule de 2003, la Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine et où les personnes immigrées représentent près d’un tiers de la population, a été parmi les plus touchés, avec une surmortalité de + 160 %. Un chiffre terrible qui s’explique entre autres par les conditions de vie des habitant⸱es : logements surpeuplés, vétustes et mal isolés, pollution de l’air, manque d’espaces verts, difficultés d’accès aux soins, etc.

Injustice générationnelle ensuite. En septembre 2021, une étude publiée par la revue Science démontrait encore que les enfants nés en 2020 subiront sept fois plus de vagues de chaleur ainsi que deux fois plus de sécheresses et d’incendies de forêts qu’une personne née en 1960.

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Canicule précoce

Mettre en lumière les fossoyeurs du climat

Face à la catastrophe climatique, Amélie de Montchalin, (ex) ministre de la transition écologique, s’est pour l’instant surtout illustrée pour son appel aux Français⸱es début juin à baisser leur climatisation. Quant à la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, elle a pour sa part exhorté le 24 mai à faire attention à ne pas « envoyer un mail un peu rigolo à nos amis avec une pièce jointe » afin de sauver la planète.

Cette vision de l’écologie reflète avant tout le triomphe de la logique libérale dominante : l’individualisation de la responsabilité.

Et cette importance démesurée accordée aux comportements des individus permet d’invisibiliser la structure sociale de la crise climatique.

... De masquer les moteurs de l’embrasement de la planète. En somme, de détourner notre attention politique des véritables fossoyeurs du climat.

(*)

                                                          

                                                §

Ce qu'ils en disent >> Article Linternaute [Mis à jour le 22 juin 2022 à 15h20]

https://www.linternaute.fr/bricolage/guide-maison-et-jardin/2630029-secheresse-en-france-2022-la-france-en-alerte-quels-departements-sont-concernes/#quels-departements-sont-en-vigilance-secheresse-2022--la-liste

Alors que la France a déjà connu à ce jour une vague de chaleur et une canicule en 2O22 et que les pluies se sont faites rares en ce début d'année, les sols souffrent de manque d'eau et la situation de sécheresse commence à s'installer durablement en France.

C'est un désastre, les niveaux d'eau sont déjà faibles et cette vague de chaleur risque d'empirer la situation. Chaque semaine, des nouvelles zones et communes sont placées en alerte sécheresse.

A la date du 22 juin, déjà 48 départements ont passé le seuil d'alerte (dont certains en alerte renforcée et d'autres en crise, le niveau le plus haut), et la situation ne devrait pas s'arranger dans les semaines et mois à venir. Une grande partie de l'hexagone pourrait être concernée d'ici la fin de l'été par le manque d'eau.

Se dirige-t-on vers une sécheresse historique ? Dans les zones concernées, des mesures concrètes ont été mises en place pour limiter la consommation d'eau pour les particuliers, les entreprises et les collectivités...

Canicule précoce
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