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Tolerme Nature

Le Haut Ségala mérite mieux que Sandaya !

Le Haut Ségala mérite mieux que Sandaya !

Nous avons envoyé hier, lundi 28 février, à la Presse Locale l'article suivant :

Le Haut Ségala mérite mieux que Sandaya !

Mise à jour du 2/3/22 - article publié (par extraits) dans la Dépêche en ligne à la suite d'un appel à voter de Christophe Proenca.

https://www.ladepeche.fr/2022/03/01/projet-sandaya-au-lac-du-tolerme-dans-le-lot-christophe-proenca-appelle-a-voter-pour-10142266.php

Mise à jour du 4/3/22 - article publié intégralement dans l'édition papier de la Vie Quercynoise du jeudi 3 mars.     

                                                §

                                 Article d'origine dans son intégralité

Le 6 mars sera organisée une consultation des électeurs du Haut Ségala (et de Sousceyrac) pour qu’ils donnent leur avis sur un projet de site hôtelier de plein air 5 étoiles sur la rive droite du Lac du Tolerme. Le projet est proposé et porté par Sandaya, un grand Groupe « d’hôtellerie de plein air » en pleine croissance, qui voit dans le Tolerme une belle opportunité pour développer ses activités.

L’initiative du Grand Figeac d’organiser cette consultation citoyenne permet de remettre à l’agenda la question de la valorisation du site du Tolerme pour dynamiser l’économie locale. Tout le monde s’accorde sur le potentiel touristique du Haut Ségala, ses atouts patrimoniaux, culturels, naturels, humains. Sur la nécessité de créer des emplois pour maintenir les jeunes et les écoles. La question, la seule vraie question, c’est quel projet de développement touristique souhaitons-nous ?

Regardons de plus près le projet proposé par Sandaya. Imaginons à quoi cela ressemblera.

Le projet proposé comprend 200  bungalows et 130 emplacements de camping sur 16,8 ha de terrains privés, avec une capacité d’accueil de 1200 touristes en haute saison. Il s’agit donc d’un site de taille très conséquente, accueillant l’équivalent de plus de 50% de la population du Haut Ségala concentrée sur la rive du Lac, trois fois la population de Latronquière.  

Le projet prévoit des installations sur 3 ha d’espace public : 1 zone d’accueil (à l’emplacement actuel du club d’aviron), les 2 entrées du site et du Camping sur les parkings publics, 1 restaurant (agrandissement du restaurant actuel) et 1 espace aqualudique (à l’emplacement actuel de l’aire de jeux pour enfants). L’exploitation de ces espaces publics sera concédée à Sandaya, qui s’engage en retour à laisser l’espace aqualudique « accessible à tous, sur réservation, dans la limite des places disponibles ». Il est facile de comprendre que la configuration des sites concédés, les coûts d’entrée, et le nombre élevé de touristes conduiront à une privation d’accès de fait pour les usagers habituels du lac, pour nos familles et celles de nos hôtes que nous accueillons déjà chez nous, dans les gîtes et chambres d’hôtes dans la région.

Sur le plan économique, les emplois directs créés sur le site sont peu nombreux ou précaires. La loi ne permet pas de les réserver aux habitants locaux. Les gains indirects sur l’achat de biens et services n’ont pas été chiffrés. Rappelons que le projet prévoit épicerie et restaurant sur site. L’effet levier pour susciter d’autres activités de mise en valeur du territoire reste à prouver.

Sur le plan environnemental, les spécialistes s’inquiètent de l’impact d’un projet de telle ampleur sur la ressource en eau (envasement, pollution), la biodiversité, les nuisances sonores et lumineuses. Le lac est le château d’eau de nombreuses communes alentour.  Sur le plan paysager, il faut s’imaginer 200 bungalows concentrés sur les prairies sous le soleil, dans l’attente que les arbres d’espèces natives poussent pour procurer l’environnement boisé et ombragé promu sur la plaquette du Groupe qui minimise manifestement l’impact visuel de toutes les constructions prévues.

Reste enfin la question des risques à s’engager avec Sandaya. En pleine croissance (plus de 43 sites en Europe), Sandaya a changé trois fois d’actionnaire majoritaire dans les dix dernières années. Les logiques de fonctionnement et de rentabilité financière de ces groupes s’émancipent facilement des préoccupations de développement territorial de nos élus. Que se passera-t-il en cas de cession ou cessation des activités de Sandaya ?

Ne nous y trompons pas, au moment de voter le 6 mars, il s’agit bien de se prononcer sur le projet de Sandaya. Si nous votons « oui » à la question posée, le projet se réalisera tel qu’il nous est présenté aujourd’hui, sans aucune possibilité d’amélioration. Si le « non » l’emporte, le projet ne se réalisera pas. Certains se diront peut-être alors « encore une opportunité manquée ! »… Mais faut-il pour autant se résoudre à accepter un projet qui ne correspond pas au Haut Ségala, à la nature du site, aux préconisations officielles de tourisme durable et aux constats répétés du GIEC que nous ne pouvons ignorer ?

Cette consultation du « tout ou rien » ne nous laisse pas d’option. Nous voterons « non » au projet Sandaya. Et nous appelons le Grand Figeac à organiser un appel à proposition de projets de développement touristique autour du Lac du Tolerme, sur la base d’un cahier des charges élaboré avec les citoyens du Haut Ségala.

Si le « oui » devait l’emporter, nous réitérons auprès du Grand Figeac notre souhait de constitution d’un « comité de suivi », associant élus et citoyens dans les prises de décisions du projet impactant le territoire et ses habitants, et dans le contrôle afin que les décisions soient bien respectées. 

 

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